On entend régulièrement parler du dioxyde du titane et des autres nanomatériaux à cause de leurs dangers supposés. Qu’en est-il ? Comment sont-ils contrôlés ?
Définition
L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) définit les nanomatériaux comme des matériaux de petite taille, dix mille fois plus petits qu’un cheveu humain. Trouvés naturellement dans l’environnement ou issus de l’activité humaine, ils sont depuis plusieurs années produits en laboratoire et en industrie pour les propriétés physiques et chimiques conférées par leur taille et entrent ainsi dans la composition de nombreux aliments ou médicaments.
On parle alors de nanomatériau manufacturé défini comme étant intentionnellement produit et présentant une dimension comprise entre 1 et 100 nm ou plus mais gardant des propriétés similaires à la nano-échelle.
Par exemple, le dioxyde de silicium (ou E 551) est la substance nanoparticulaire la plus utilisée dans l’industrie agroalimentaire pour ses propriétés fluidifiantes dans les farines et les laits infantiles.
A quoi servent-ils ?
Dans le domaine alimentaire, les nanomatériaux manufacturés peuvent être utilisés en tant que :
• Additif : pour améliorer l’aspect et l’appétence du produit alimentaire (modification de la structure, la couleur, la texture). Exemple : le dioxyde de titane (E171) permet de blanchir des confiseries et l’or (E175) permet de décorer des produits alimentaires haut de gamme.
• Matériaux au contact des aliments : pour améliorer la sécurité du conditionnement. Exemple : l’argent à l’état nanoparticulaire (E174) a un rôle antimicrobien.
• Ingrédient à vocation nutritive. Exemple : dans certains laits infantiles, le carbonate de calcium (E170) est utilisé pour atteindre une teneur suffisante en calcium.
L’exposition aux nanomatériaux alimentaires se fait donc via leur ingestion.
Quels sont les liens entre les nanomatériaux et la santé ? Comment sont-ils surveillés ?
Aujourd’hui, beaucoup d’enjeux tournent autour de ces nanomatériaux, la principale inquiétude étant l’hypothèse qui lierait leur taille à une accumulation potentiellement plus élevée dans les tissus et donc à une toxicité potentiellement plus élevée. Aujourd’hui, bien que peu d’études démontrent un risque nano-spécifique (lié à la taille de ces particules), la traçabilité et l’identification des nanomatériaux dans les aliments demeurent encore limitées.
Pourtant, les substances à l’état nanoparticulaire doivent être obligatoirement déclarées, par les fabricants, les importateurs et les distributeurs en France depuis 2013. Cette déclaration s’effectue sur le registre R-Nano géré par l’ANSES.
Un récent rapport de l’ANSES publié en juin 2020 et intitulé Nanomatériaux dans les produits destinés à l’alimentation permet d’établir un état des lieux de l’utilisation des nanomatériaux dans l’alimentation, l’objectif étant d’identifier les nanomatériaux et leurs fonctions technologiques dans les denrées alimentaires disponibles sur le marché.
Issu de la demande de différentes autorités françaises en 2016, ce rapport devrait se poursuivre par une étude des risques sanitaires que pourraient représenter ces substances pour les consommateurs.
L’ANSES est ainsi à ce jour la seule à avoir référencé des substances pour lesquelles elle considère :
• une présence avérée de nanoparticules (7 substances) : le carbonate de calcium, les oxydes et hydroxydes de fer, le silicate de calcium, les phosphates tricalciques, les silices amorphes synthétiques, des composés organiques et composites et enfin le dioxyde de titane pour lequel la mise sur le marché en France de denrées alimentaires contenant l’additif (E171) est suspendue jusqu’à nouvel ordre.
Près de 900 produits intègrent au moins un additif ou un ingrédient répondant à cette classification et concernent en majorité les sous-secteurs du lait infantile, des confiseries, des céréales du petit déjeuner, des barres céréalières, des viennoiseries et des desserts surgelés.
• une présence suspectée de nanoparticules (30 substances) dont l’aluminium, l’or, l’argent, les sels de sodium, de potassium et de calcium d’acides gras, etc…
Les incertitudes sur les risques que représentent les nanomatériaux dans l’alimentation n’étant pas encore levées, l’ANSES continue de recommander une limitation de l’exposition des consommateurs à ces substances.
Cela consiste à éviter les usages superflus de nanomatériaux et trouver des alternatives dépourvues de nanomatériaux, sûres et équivalentes en termes de fonctionnalités et d’efficacité.
Et dans les produits Kriss‑Laure ?
Pour votre sécurité et en vertu du principe de précaution, les produits de la gamme Kriss‑Laure sont élaborés entièrement sans aucuns nanomatériaux manufacturés.
Ils sont d’ailleurs exempts de tout colorant de synthèse.
Sources :
www.anses.fr/fr/content/nanomat%C3%A9riaux-dans-l%E2%80%99alimentation-les-recommandations-de-l%E2%80%99anses-pour-am%C3%A9liorer-leur#_ftn1 ; www.anses.fr/fr/system/files/ERCA2016SA0226Ra.pdf ; www.anses.fr/fr/content/les-nanomat%C3%A9riaux#:~:text=Les%20nanomat%C3%A9riaux%20se%20trouvent%20naturellement,par%20exemple.